A chaque fois qu’on croise un banquier, on est toujours fasciné par son beau costume noir et sa cravate bordeaux à motifs cachemire, mais ce n’est pas l’habit qui fait le banquier. Car le métier du banquier est beaucoup plus compliqué que cette apparence, il exige compétences et qualités, rigueur et efficacité ainsi que le respect de l’éthique et de la déontologie.
Quelles sont alors les exigences de ce métier tant souhaité par les jeunes diplômés, et quelles sont les compétences requises ?
Le secteur bancaire est parmi les secteurs qui recrutent le plus au Maroc, et demeure le plus préféré des jeunes fraîchement diplômés quel que soit leur niveau d’études ou de qualification et ce en dépit du fait qu’il est toujours qualifié de métier stressant et épuisant.
Les personnes qui souhaitent intégrer ce secteur, doivent réunir un ensemble de critères nécessaires pour assurer une continuité sereine et sure dans ce domaine, dont principalement :
- Des connaissances en économie, en finance, en marketing, en droit, en commerce, en fiscalité, en communication, etc…
- Des compétences managériales et comportementales : travail en équipe, l’écoute active, créativité, sens de responsabilité, initiative, prise de risque, être méthodique et organisé etc.…
L’essentiel c’est d’aimer son métier de banquier, et de s’y investir profondément, sinon ça va mener à du « burn-out ».
Les différents métiers de la banque :
La banque comprend trois métiers : la banque de détail, la banque de financement et d’investissement et la banque privée.
- La banque de détail : la banque de détail exerce une activité de collecte de dépôts, de distribution de crédit et de gestion des moyens de paiement auprès d’une clientèle individuelles qui se compose de particuliers(femmes au foyer, salariés, étudiant, pensionnés,…), des professions libérales (pharmaciens, avocat, notaire, architecte,…) et des entreprises de petites tailles. Et elle s’appuie sur un réseau très large composé d’agences bancaires.
- La banque de financement et d’investissement : cette banque a principalement comme clientèle des états, des grandes entreprises ou des investisseurs qui cherchent des financements pour leurs investissements ou qui ont un excédent de liquidités à placer ou à rentabiliser pour un taux meilleur.
- La banque privée : elle concerne la gestion patrimoniale relative aux clients particuliers avec des dépôts importants. Elle consiste à la mise en place d’une panoplie de produits répondants aux différents besoins de placement selon le profil de chaque client.
Quel profil nécessaire pour chaque métier de la banque ?
1 – La banque de détail :
Nécessite des personnes qui ont un profil commercial, qui maîtrise l’art de vendre et de convaincre tout en ayant une connaissance irréprochable du produit. Cette connaissance doit être à la fois technique et commerciale. D’un point de vue technique, il doit maîtriser les caractéristiques du produit et son fonctionnement, et d’un point de vue commercial, il doit être capable de développer un argumentaire de vente.
Le conseiller ou le chargé de clientèle doit être à la hauteur des exigences du client, et entretenir un climat de confiance en permanence. Une grande capacité d’écoute est la clé de la voûte, qui lui permet de savoir s’adapter à son client et à le conseiller.
Dans la banque de détail, le travail s’articule principalement sur les ouvertures de comptes, la souscription des produits d’épargne et d’assurance, le placement, la distribution des crédits à la consommation et le crédit habitat, la monétique, ainsi que la gestion des différents moyens de paiement : chéquier, lettre de change, ordre de virement, etc…
Ça demande aussi de la vigilance de la part du banquier lors du traitement des opérations ainsi qu’au respect du secret professionnel.
2 – La banque de financement et d’investissement :
On y trouver des chargés d’affaires et des analystes avec des connaissances solides en gestion financière et en comptabilité.
Quand il s’agit de financer de grands projets ou d’important investissement, il est nécessaire de maîtriser les techniques comptables et financière pour permettre une analyse et une étude pertinente des bilans, des comptes produits et charges , des ratios, et de tout état financier nécessaire pour une appréciation meilleure de la solvabilité et du risque lié à l’entreprise.
Toute négligence ou imprudence de la part du banquier aura des répercussions importantes sur la qualité des engagements de la banque, et ce en termes de provisions et de fonds propres.
3 -La banque privée :
L’investisseur privé peut difficilement gérer seul son patrimoine. Il sollicite alors des conseils. D’où le rôle du gestionnaire ou du chargé patrimonial.
Le gestionnaire de patrimoine a pour mission de rendre cohérente l’organisation du patrimoine d’un investisseur ou d’un client privé, avec ses objectifs.
Pour apporter des préconisations et des recommandations pertinentes, il doit maîtriser les matières fiscales, juridiques, financières et avoir développé un savoir-faire en matière de négociation.
Il procède en plusieurs étapes :
- Dans le cadre d’entretiens, il recueille des informations sur le patrimoine et sur les objectifs de son client. Il réalise un diagnostic patrimonial.
- Il évalue la cohérence entre les besoins et les attentes du client, et la composition et l’organisation du patrimoine. Il s’agit d’une analyse patrimoniale.
- Enfin, il propose à son client une stratégie fiscale, juridique et financière. Il développe ainsi une stratégie patrimoniale.
On peut dire que dans le cadre de son activité, qu’elle relève de la banque de détail de la banque d’affaires ou de la banque privée, le banquier doit avoir une connaissance de la vie financière, professionnelle et familiale de ses clients. Cette connaissance impose une éthique morale très exigeante, et la confidentialité et la discrétion sont une règle absolue. Et toute infraction est passible de sanctions et d’amendes qui relèvent du code pénal.
Le métier du banquier est certes un métier très stressant observé principalement par le taux élevé du “turn-over”, mais c’est un secteur d’activité qui reste très attractif pour les jeunes diplômés, car nombreux sont ceux qui ont pu y faire carrière et qui ont eu une évolution de carrière remarquable avec tous les avantages financiers et sociaux qui va avec.
Or, la digitalisation de la banque à travers la banque virtuelle et l’externalisation de plus en plus de certains métiers, impactera le secteur en profondeur et changera la règle du jeu.